Journée mondiale de la liberté de la presse : Tshisekedi appelle au respect de l'éthique journalistique en temps de guerre

Sous le signe de la responsabilité journalistique en temps de guerre, la liberté de la presse s'affirme et se redéfinit. Ce lundi 5 mai, à l’occasion de la 32ème Journée mondiale de la liberté de la presse, le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a réuni, au Fleuve Congo Hôtel, l’élite des médias congolais et leurs partenaires pour une réflexion de fond sur les défis contemporains du journalisme, entre intelligence artificielle, guerre d’agression et désinformation galopante. Un moment solennel et stratégique pour rappeler que, dans un contexte de conflit, bien informer n’est plus seulement un métier : c’est un acte de résistance.
Le contexte de guerre qui sévit dans l’Est du pays a été au cœur des discussions. Dans cette région, l’armée rwandaise et ses supplétifs ont ciblé de nombreux professionnels des médias, souvent pris pour cibles pour avoir tenté de dévoiler la vérité et exercer leur métier dans des conditions périlleuses. Baudoin Kamanda wa Kamanda Muzembe, président de l’Union nationale de la presse du Congo, a souligné que la guerre de l’Est constitue « un véritable frein à l’expression de la liberté de la presse », malgré les avancées notables enregistrées, notamment grâce à l’ordonnance-loi N°23/009 du 13 mars 2023 qui encadre l’exercice de la liberté de la presse, la liberté d’information et d’émission dans le pays.
Mal informer c’est trahir
Le plaidoyer en faveur de l’information de qualité a résonné lors de la cérémonie. Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC) a reconnu les progrès significatifs accomplis sous la présidence de Félix-Antoine Tshisekedi, tout en mettant en garde les journalistes contre les dérives liées à la manipulation de l’information. « mal informer c’est trahir », a-t-il martelé, appelant à une vigilance accrue pour éviter que la désinformation ne serve les intérêts des ennemis de la Patrie.
Face à la désinformation et à la manipulation
Le ministre de la Communication et des Médias a quant à lui insisté sur le risque que représente l’intelligence artificielle dans la diffusion d’informations manipulées. Appuyant ses propos par des exemples concrets de manipulation des messages par ce qu’il qualifie d’« armée numérique des agresseurs », il a affirmé : « Aujourd’hui plus que jamais, le secteur de la communication et des médias se tient debout, réorganisé, responsabilisé et armé pour faire face aux défis de notre siècle, entre autres la numérisation, la lutte contre la désinformation, l’intelligence artificielle ainsi que le nouveau modèle économique. »
Choix de l’information qui contribue à la défense de la Patrie
Conscient de la responsabilité des professionnels de l’information, le Président Tshisekedi a rappelé que la liberté d’expression devait toujours être accompagnée d’un devoir de responsabilité, particulièrement en temps de conflit. Il a déclaré : « En ce temps de guerre, la liberté ne peut être dissociée du devoir de responsabilité. »
De son côté, il a souligné l’importance d’une démarche rigoureuse dans le traitement de l’information :
« J’en appelle à la conscience des journalistes, dans un contexte aussi sensible, votre responsabilité est immense. Ayez à toujours croiser vos sources, à vérifier vos informations, à ne pas se faire, même involontairement, les relais des ennemis de la Patrie. »
Vers une nouvelle législation pour les journalistes congolais
À l’issue de la cérémonie, un plaidoyer en faveur d’une nouvelle loi établissant le statut des journalistes congolais, en remplacement de l’ordonnance-loi du 02 avril 1981, a été présenté.
Le gouvernement, sous l’égide de la Première Ministre Judith Suminwa Tuluka, a confirmé que ce dossier était déjà pris en charge dans le cadre du pilier IV de son Programme d’actions. Des efforts sont en cours pour finaliser les textes légaux et réglementaires ainsi que la politique nationale de communication, témoignant de la volonté politique de réformer le secteur pour répondre aux défis de la communication contemporaine.
Rédaction