Procès kamuina Nsapu : la justice militaire condamne les prévenus de Masuika au second degré
La cour militaire de Kasaï-central a publié 10 mars 2025, un arrêt en rapport avec les audiences foraines et publiques tenues du 27 février au 7 mars 2025 à la mission catholique de Masuika, dans le territoire de Luiza, au Kasaï-central . Ces audiences ont permis aux juges de de trancher deux affaires majeures relatives aux atrocités commises lors du mouvement insurrectionnel Kamuina Nsapu. Les décisions prises par les juges marquent une étape décisives dans la quête de justice pour les victimes et leurs familles, tout en suscitant des réactions contrastées parmi les parties prenantes et la population.
Les audiences foraines, organisées dans un contexte de réparation et de justice transitionnelle, visaient à juger les crimes commis lors des violences ayant secoué la région du Kasaï entre 2016 et 2017. Le mouvement Kamuina Nsapu, caractérisé par des actes de rébellion, des massacres et des destructions, a laissé des séquelles profondes dans les communautés locales. Le Fonarev, en collaboration avec les autorités judiciaires, a joué un rôle clé dans la facilitation de ces audiences, permettant ainsi aux victimes de se faire entendre et aux accusés de répondre de leurs actes.
La première affaire concernait l’assassinat brutal du chef Mbangu, leader du groupement éponyme, tué à Masuika. Les prévenus, Tshilumba Mputu Marcel et Mukinyi Kapend Emanuel, ont été jugés pour crimes de guerre, incluant meurtre, viol, pillage et participation à un mouvement insurrectionnel. Après délibération, la cour militaire a condamné les deux accusés à 20 ans de servitude pénale chacun, en plus d’une amende de plus de 200 000 dollars (en francs congolais) aux victimes.
La deuxième affaire concerne le meurtre de deux élèves au village de Walungu. Les prévenus, Lushimba Maminu Romain, Kamilonga Kamilonga, Katuala Katuala et Lusamba Munyinyi, ont été reconnus coupables de crimes de guerre et d’association de malfaiteurs. Les peines ont été différenciées : Lushimba Maminu Romain a été condamné à 20 ans, Lusamba Munyinyi à 15 ans, Kamilonga Kamilonga à 10 ans et Katuala Katuala à 6 ans.
Il est important de souligner que cet arrêt marque une étape décisive dans le processus de justice transitionnelle en République démocratique du Congo, suscitant des questions en rapport avec l’équité des peines et la nécessité d’un processus judiciaire transparent et impartial.
La rédaction