SCTP (ONATRA) : quand le voleur crie aux voleurs
La parution successive de deux articles dans « Le Monitor » du 4 octobre 2024 et dans « Le Tonnerre » du 5 octobre 2024 fustigeant, selon leurs auteurs, le Conseil d’administration de l’ONATRA SA « d’encourager les maffieux internes et externes de semer le trouble dans la gestion du Directeur Général Martin Lukusa », ne peut laisser indifférents les observateurs avertis parmi le personnel de la société et ceux de l’extérieur qui suivent régulièrement les activités de l’ONATRA SA.
D’emblée, il est impérieux de se poser la question de savoir pourquoi le DG Lukusa et ses sbires ont choisi ce moment pour se manifester, alors que l’actuel Conseil d’administration est en place depuis une année et un mois.
La raison est toute simple. Le DG Lukusa, habitué à évoluer en « électron libre » dans sa gestion de l’ONATRA SA depuis mars 2022, est aujourd’hui surpris et effaré de voir le Conseil d’administration, fort du constat d’une gestion calamiteuse, hasardeuse et sans objectif, décider d’exercer pleinement ses prérogatives et pouvoirs, tels que prévus par les statuts de la société et le règlement intérieur du Conseil d’administration, parmi lesquels il y a « l’exercice du contrôle permanent de la gestion assurée par le Directeur Général » (Art. 20, alinéa 1, 2e tiret des statuts).
Cette donne a bousculé le Directeur Général Lukusa et ses sbires, souffrant d’une gloriole démesurée et de la hantise de gain facile qui se sont vus obliger de ne plus jouer au « Tartarin Tarascon ».
Rencontrant point par point les accusations fallacieuses reprises dans les médias précités portées, malencontreusement, contre le Conseil d’administration et son président, il y a lieu d’éclairer l’opinion comme suit :
Le Conseil d’administration tient à gérer au quotidien l’entreprise en transformant les administrateurs en mandataires actifs
Comme indiqué ci-dessus, le DG Lukusa était habitué à gérer en électron libre, en faisant fi des textes légaux et règlementaires en vigueur régissant la société et délimitant les pouvoirs de chaque organe statutaire, à savoir : la Direction générale, le Conseil d’administration et l’Assemblée générale.
Il ignore même que l’Acte Uniforme relatif au droit des sociétés commerciales et du groupement d’intérêt économique (OHADA) prévoit trois types de sociétés anonymes à savoir : société anonyme avec Président directeur général ; société anonyme avec Administrateur directeur général et société anonyme avec Conseil d’administration comme pour le cas de l’ONATRA SA. Le DG Lukusa veut gérer l’ONATRA comme étant une société anonyme avec Administrateur directeur général. L’ignorance tue !
Dans une société anonyme avec Conseil d’administration, cet organe a le pouvoir de déterminer les orientations de l’activité de la société et de veiller à leur mise en œuvre ainsi que d’exercer un contrôle permanent de la gestion assurée par le Directeur général.
Ce qui implique que le Directeur général est redevable de sa gestion devant le Conseil d’administration qui veille à ce que cette gestion soit efficiente, en exerçant le suivi et le contrôle à travers les comités spécialisés, chacun dirigé par des administrateurs, en vertu de l’art. 20 alinéas 5 et 6 des statuts de l’ONATRA SA.
Dès lors, le suivi et le contrôle par le Conseil d’administration, de la gestion journalière assurée par le Directeur général ne peuvent aucunement être assimilés à l’immixtion des administrateurs dans la gestion journalière et les qualifier, par ignorance, de mandataires actifs.
Il sied de noter également que le montant alloué aux comités spécialisés pour leur fonctionnement n’est pas une prime mensuelle, mais plutôt une couverture logistique fixée par le Conseil d’administration, en concertation avec la Direction générale conformément à l’art. 14 de la charte des comités spécialisés du Conseil d’administration de l’ONATRA SA.
Réseaux maffieux entretenus par le PCA pour le pillage systématique des avoirs financiers de l’ONATRA et la spoliation de son patrimoine immobilier
Voilà l’illustration parfaite de l’anecdote « du voleur qui crie aux voleurs ». En effet, le réseau mafieux à l’ONATRA est installé et entretenu par le DG Lukusa, que cela soit en matières financières ou dans le domaine immobilier de l’ONATRA SA.
S’agissant des matières financières, le DG Lukusa, fort de ses insuffisances managériales, axe la gestion de la société dans les secteurs qui ne relèvent pas de son objet social. Il s’adonne à la signature de plusieurs contrats de sous-traitance, imprégnés de népotisme et de clientélisme, du fait que ces marchés sont accordés à ses amis et parents, pour se faire une santé financière au détriment de la société. On peut citer notamment l’embellissement des immeubles avec son affidé Michel, Maison Symuka et autres qui retirent l’argent des caisses de l’ONATRA sur base des décharges et non des BAP ; la gestion informatique confiée à Trinix, un de ses proches parents alors que la société dispose d’une Direction informatique réduite à sa plus simple expression ; l’assainissement du port de Kinshasa et de l’hôpital Kauka confiée à une société dont il est lui-même actionnaire, pendant que la société a engagé un personnel à l’inspection d’assainissement qui se tourne les pouces, etc. Toutes ces sociétés occasionnent des débours financiers mensuels importants, en lieu et place de financer les exploitations de la société.
Quant à la spoliation du patrimoine immobilier de l’ONATRA, il sied de rappeler que toute modification du patrimoine de la société, en ajout ou en soustraction, doit requérir l’avis de l’Assemblée générale de la société. Est-ce que le DG Lukusa peut-il citer un seul site spolié par le Conseil d’administration ? Le DG Lukusa qui a le mandat judiciaire conféré par les statuts de la société, qu’attend-il pour traduire les membres de ce réseau maffieux en justice ?
Par contre, le DG Lukusa peut-il citer les auteurs de la spoliation des sites ci-après, qu’il est appelé à poursuivre en justice en vertu de son mandat judiciaire ? Il s’agit de :
- La villa feu Longenja, située au croisement des avenues Tombalbaye et Kasaï à Gombe ;
- Une partie de la gare de Kintambo ;
- L’espace contigu à la mosquée de Socimat ;
- Le site le long de l’avenue Nioki qui longe la gare centrale ;
- Le site Baobab à l’entrée du Beach Ngobila ;
- L’espace en face de l’imprimerie ONATRA ;
- Le chapiteau érigé en dur en pleine cité résidentielle (cité Jardin), occasionnant ainsi de trouble de voisinage et une nuisance sonore indescriptible fort préjudiciable pour les occupants des Immeubles voisins ;
- Le contrat d’assainissement du port de Kinshasa et de l’hôpital de Kauka par les tiers au coût de plus de 130 mille USD le mois, alors qu’il y a un personnel à l’Inspection d’assainissement qui se tourne les pouces ;
- Les contrats de bail à construction sur le site du port de Kinshasa, etc.
L’essentiel de ces dossiers sont sous le coup de la violation pure et simple de la loi sur les marchés publics, la loi sur le partenariat public privé et n’ont pas été soumis au Conseil d’administration ni reçu l’aval de l’Assemblée générale.
Par ailleurs, le DG Lukusa s’évertue d’induire les autorités en erreur en affirmant que les retraités spolient les maisons de l’ONATRA, du fait qu’ils y demeurent en attendant le paiement parfait et total de leurs décomptes finaux. Il est à noter que le DG Lukusa ne peut pas le prouver car, aucun retraité ayant bénéficié de la totalité de son décompte final ne reste dans la maison de l’ONATRA après les six mois de préavis conventionnel.
Cette tromperie de Lukusa ne vise qu’à masquer son incapacité et la mauvaise foi de payer les retraités leur dû afin que les maisons soient libérées pour qu’il les spolie comme tant d’autres. C’est dans cette optique qu’il a adressé des mises en demeure aux directeurs du département retraités et anciens Directeurs généraux Mabaya et Mwilambwe, afin qu’ils libèrent les villas qu’ils occupent endéans un mois, alors qu’il n’a pas encore libéré la totalité de leurs décomptes finaux.
Accusation contre le PCA pour la fabrication des fournisseurs fictifs
Encore une fois, le voleur crie aux voleurs. Les approvisionnements et le paiement des fournisseurs relèvent de la compétence de la Direction générale. Le DG Lukusa peut-il donner les preuves de ses allégations en citant un seul fournisseur recommandé par le PCA à déposer ses factures au département financier, sans passer par la Direction générale qui programme tout paiement ?
Bien au contraire, la fabrication des fournisseurs et des sous-traitants fictifs est l’apanage du DG Lukusa qui, poussé par le gain facile, verse dans les travaux autres que ceux portant sur l’objet social de la société, en donnant des marchés aux coûts exorbitants à ses parents et amis (cas de Trinix, Michel, Symuka et autres).
Amortissement de la dette de l’ONATRA vis-à-vis des banques
Il s’agit des crédits contractés depuis plusieurs années par ses prédécesseurs, dont les modalités d’amortissement avaient été négociées et fixées (initiative du DG Mukoko Samba à l’époque), suivant les quotités mensuelles qui sont opérées automatiquement sans effort de la part de Lukusa. Il s’agit d’un raisonnement qui dénote de l’ignorance en la matière.
Paiement des décomptes finals des Retraités par le DG Lukusa
Il s’agit d’une déclaration mensongère. Bien avant la nomination de M. Lukusa comme Directeur général ai, ses prédécesseurs ont payé les décomptes finaux dont la plus grande opération est intervenue en 2013. M. Lukusa a eu à payer les acomptes grâce au crédit obtenu à EQUITY BCDC. Sur les 1 230 retraités élus pour bénéficier des décomptes finaux, seuls plus ou moins 450 ont perçu des acomptes uniquement. Il y a lieu de se demander à quelle rubrique la différence a été affectée. M. Lukusa peut-il avoir le culot de justifier dans les détails l’affectation de 21 millions USD reçus de la banque EQUITY BCDC ?
PCA est entouré d’un groupe de Ne Kongo
Si à l’ONATRA SA il y a la manifestation de népotisme et de clientélisme, c’est dans le chef du DG Lukusa qui ne s’en cache pas. En effet, il déloge certains retraités pour loger ses copines et parents. Il affecte à des postes de commandement ses frères et les agents de son obédience, concrètement, ceux de son parti politique RUSSEP. C’est ainsi qu’il s’acharne sur les agents, membres de l’UDPS qu’il désaffecte à volonté de leurs fonctions, en les accusant de l’avoir conspué devant le Chef de l’Etat, lors de la cérémonie de paiement symbolique des décomptes finaux aux retraités de l’ONATRA.
Par contre, l’effectif des membres du cabinet du PCA reflète un équilibre sur le plan géopolitique et les Ne Kongo ne sont même pas majoritaires. Ce qui est vérifiable ! Voilà un mensonge cousu de fil blanc.
En guise de conclusion, le DG Lukusa et ses sbires doivent savoir que le Conseil d’administration et son président n’ont aucun intérêt à faire de l’intoxication autour de la gestion de la société. Ils ne sont guidés que par le souci de la relance des activités de la société qui n’est possible que par une collaboration franche et sincère entre le Conseil d’administration et la Direction générale, sur le fond du respect strict des textes légaux et réglementaires qui régissent la société.
En outre, le DG Lukusa, fidèle à ses méthodes, se victimise et cherche à instrumentaliser le Vice-premier ministre, ministre des transports, voies de communication et désenclavement et celui du portefeuille pour qu’ils interagissent en sa faveur. Il est plutôt préférable que les services compétents de l’Etat (la cellule économique de l’ANR, l’IGF, et la Cour de Compte, sans oublier le parquet) soient mis à profit pour auditer la gestion de l’ONATRA SA depuis l’avènement du DG Lukusa à ce jour. Cette démarche permettra à l’Etat congolais, actionnaire unique, de s’apercevoir de la gestion spectaculaire, théâtrale ou folklorique assurée par le DG Lukusa, afin de déterminer les responsabilités entre le Conseil d’administration et la Direction générale qui ont occasionné la descente aux enfers de la société, matérialisée par : l’incapacité notoire de payer les salaires du personnel sans recourir à la subvention d’équilibre grâce à la RLT (cessation de paiement), l’interruption du trafic ferroviaire Matadi-Kinshasa depuis une année et demi et l’irrégularité du trafic fluvial (la mort de l’objet social de la société), la spoliation du patrimoine immobilier et foncier de la société avec des contrats léonins, la sous-traitance à outrance des activités de la société pendant que le personnel pléthorique se tourne les pouces etc.