Joseph Kabila Kabange a ouvert les portes de Pékin, Chine, à Félix Tshisekedi (tribune)
A l'entame, si la normalisation des relations sino-congolaises remonte à 1972 avec Mobutu, il a fallu attendre l'avènement de Joseph Kabila pour que la Chine et la RDC dépassent le cadre de la coopération à minima (construction du Palais du Peuple, du stade des Martyrs et de la Pagode présidentielle de la Nsele, en plus des cultures maraîchères et de l'acupuncture).
La coopération a été élevée au niveau de l'exploitation minière en contrepartie des infrastructures de base, entre autres la voirie urbaine, la santé (hôpitaux), l'éducation (écoles), l'électricité (centrales hydroélectriques), eau (usines de production et de traitement), etc.
Parmi les infrastructures immobilières, il y a d'abord le bâtiment abritant le ministère de l'Intérieur (entre le Palais du Peuple et le Musée National), ensuite le Centre culturel africain nouvellement aménagé dans le même périmètre, sur le Boulevard Triomphal.
Au sujet de ce complexe se révélant le plus grand, le plus vaste et le plus moderne de l'Afrique centrale, son histoire mérite d'être contée.
Certes, c'est Félix Tshisekedi qui en a posé la première pierre le 15 octobre 2019 avant de l'inaugurer le 30 août 2024.
Or, l'initiative avait été annoncée en 2010 à l'occasion de la célébration du Cinquantenaire de l'Indépendance.
Les Chinois avaient prévenu que la tribune érigée était provisoire parce qu'il y était prévu l'aménagement d'un centre culturel. Projet confirmé en 2015.
Ainsi, entre l'investiture de Félix Tshisekedi le 24 janvier 2019 et la pose de cette première symbolique, il s'est passé 9 petits mois. Temps insuffisant pour conclure des négociations.
D'ailleurs, plusieurs autres infrastructures impliquant directement ou indirectement la Chine inaugurées par Félix Tshisekedi sont l'héritage de Joseph Kabila :
- usines de production et de traitement d'eau de Lemba Imbu et de Binza Ozone dont le financement est signalé dans le Rapport de la Banque mondiale de 2017);
- station de conversion électrique de Mbudi (à Kinshasa) en tant que prolongement du barrage de Zongo 2 inauguré en 2018 ;
- barrage hydroélectrique de Busanga (Lualaba) avec des travaux entamés en 2015.
Au sujet particulièrement de la voirie urbaine de Kinshasa, les grandes artères (boulevards et avenues) sur lesquelles la circulation est aisée sont celles financées ou construites par des Chinois.
L'élévation de la coopération est liée au contrat sino-congolais de 2008 qu'une certaine IGF a cherché à torpiller à partir de 2021.
Il a fallu toute la patience caractérisant les Chinois pour qu'on en arrive à l'Avenant n°5 consacré exclusivement aux routes d'interconnexion entre provinces.
La construction des rocades de Kinshasa, de la route Kalamba-Mbuji reliant Kananga à l'Angola et de la route Nguba-Mbuji-Mayi reliant le Lualaba au Kasaï Central s'insère dans ce cadre.
Pourtant, de l'annonce en 2008 à cet Avenant en 2024, l'Udps (parti de l'opposition devenu parti au pouvoir) n'a eu que mépris à l'égard des Chinois.
Installé en Occident depuis son enfance, Félix Tshisekedi a développé la même sinophobie que son père Étienne Tshisekedi.
Arrivé aux affaires en 2019, il a mis 4 ans avant de fouler le sol chinois, réservant ses visites principales aux pays occidentaux, et déçu de se voir fermées toutes les portes !
C'est par dépit qu'il va se résigner à entreprendre son premier voyage au pays de Mao en 2023 (année de la fin de son premier mandat), s'abstenant de suivre la voie d'affrontement lui conseillée par ses propres collaborateurs et plusieurs activistes des Droits de l'homme sponsorisés par les Occidentaux.
Il a opté pour la voie de la négociation.
Au moment où s'achève le FOCAD/2024, il est important de restituer à l'Histoire ses vérités.
La première est de reconnaître que sans Joseph Kabila, premier Chef d'Etat à rencontrer en 2015 son homologue chinois Xi Jinping, Félix Tshisekedi n'aurait pas trouvé des portes grandement ouvertes en Chine.
Cette vérité, elle est expressément tue dans la vidéo en circulation sur la toile parce que les concepteurs sont gênés de pouvoir reconnaître que cette fois-ci, la logique des premières ne fonctionne pas.
Deuxième vérité à déplorer dans la communication politique de Félix Tshisekedi : s'y applique une sorte de consigne d'écorner dans les discours des officiels congolais l'historique des infrastructures le jour de pose de la première pierre ou le jour de l'inauguration.
C'est comme si ces infrastructures naissaient de la cuisse de Jupiter.
Troisième vérité : il s'observe nettement que les chantiers négociés et financés sous Joseph Kabila - même si la pose de la première pierre ou l'inauguration se fait sous le mandat de Félix Tshisekedi - ont toutes les chances d'achèvement.
Par contre, les chantiers négociés et financés sous Félix Tshisekedi peinent à l'être : centre financier international de Kinshasa, Hôpital Mama Yemo, Arena...
Observateurs pointus, les chinois savent reconnaître qui a l'esprit bâtisseur, qui ne l'a pas.
Tribune d’Aristote Ngarime
Chercheur en sciences politiques et relations internationales