Formation du gouvernement : quel profil pour le futur ministre des sports ? Réponse avec Prince Lievain Nzazi
D’aucuns s’accordent à noter négativement le bilan du ministre des sports sortant François Kabulo mwana Kabulo. Journaliste sportif de renom et fervent critique des anciens ministres des sports, la nomination de Kabulo avait suscité l’espoir de plus d’un sportif, content du profil du nouveau ministre, connu par tous. Cependant, comme Amos Mbayo et Serge Khonde avant, lui, il a déçu.
Si les experts sportifs renommés n’arrivent pas à relever le sport congolais à travers son ministère, quel profil convient le mieux pour ce poste ? Réponse avec Prince Lievain Nzazi, journaliste et analyste sportif.
Quel bilan faites-vous du ministre des sports sortant ?
Je dirai que Kabulo a failli à sa mission. C’est une personne sur qui le Chef de l’Etat comptait énormément. Il a été choisi du fait de ses années d’expérience dans le monde du sport dans le pays. Considérant ses critiques sur la gestion de ses prédécesseurs, on s’était dit qu’il allait faire beaucoup mieux. Malheureusement, nous avons constaté qu’il ne maîtrise pas son rôle en tant que ministre. Il est plus dans les futilités plus qu’autre chose. Il a raté l’opportunité d’entrer dans l’histoire. Les attentes étaient grandes lors de sa nomination mais le résultat n’est pas fameux. Si je dois le coter, je lui donnerai 3/10 pour ne pas dire 0/10.
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Quel est le bon profil pour le prochain ministre des sports ?
Le bon profil n’existe pas. Vous savez le ministère est un poste politique. La preuve, dans le passé, il y a Mboso Nkodia, Patrick Salubika ou Willy Bakonga qui comme ministre des sports, sans être connaisseur du domaine. Ceux que nous pouvons appeler des fils maison ont lamentablement échoué. Rappelez-vous d’Amos Mbayo, de triste mémoire, qui a connu un échec à la tête du ministère des sportifs malgré sa casquette du président du comité olympique congolais et fin connaisseur du sport en RDC. Et François Kabulo est arrivé et il a aussi échoué en dépit de son ADN sportif.
Comme c’est un poste politique, et le sport n’étant pas que le football, je suggère que le Chef de l’Etat confie le ministère des sports à une personne de son choix. Il peut nommer qui il veut. Il faudra juste constituer au ministre des sports un cabinet efficace composé d’experts. Ce qui fera la force du ministre c’est ses collaborateurs, des technocrates. Le meilleur profil c’est avant tout la crédibilité de la personne. Notre problème c’est l’homme et non la compétence, parce qu’en vrai Kabulo n’est pas un incompétent, de même que ceux qui sont passés avant lui. Ils n’ont juste pas pu mettre en place une bonne politique sportive et avoir une vision claire. Nous avons eu les états généraux des sports mais les résultats restent constipés jusqu’à ce jour.
S’il n’y a pas de profil idéal, quelles sont les priorités auxquelles le prochain ministre doit travailler ?
Le prochain ministre va déjà trouver dans le tiroir des reformes constituées. Je rappelle qu’avec Shembo il y a eu les états généraux de Mbuela Lodge. Les experts étaient présents et toutes les questions ont été abordées. Il y a donc des recommandations remplies dans le tiroir. Quand il sera nommé, au nom de la continuité de l’administration, il peut se baser en premier lieu sur les dossiers qui chôment dans le tiroir et travailler sur les priorités du sport congolais. N’oubliez pas que tout un diagnostic complet avait été fait lors des états généraux. En dehors de cela, il y a la loi sportive initiée par Eugène Kabongo, promulguée par Joseph Kabila mais qui souffre d’application jusqu’à ce jour. Il y a des propositions et une loi qui existent, c’est la mise en application qui pose malheureusement problème. Si le prochain ministre table sur les propositions et la loi existantes, nous verrons le changement va s’amorcer.
Interview réalisée par Eddy Kazadi