EXETAT : la dissertation s’est bien déroulée, mais la tricherie y était

EXETAT : la dissertation s’est bien déroulée, mais la tricherie y était
les élèves finalistes passant leur examen de dissertation. Crédit tiers

Ce lundi 6 avril, la République Démocratique du Congo a vibré au rythme de la première étape des épreuves hors-session des évaluations finales pour la fin du cycle secondaire appelé examen d’Etat (EXETAT). Comme de coutume, le premier jour est consacré à la dissertation, une épreuve qui teste les capacités d’argumentation et de réflexion des élèves finalistes.

Tresses coquettes pour les filles, coupes retouchées pour les garçons, uniforme scolaire neuf, basket neuf, macaron jaune, rose ou bleu autour du cou, les élèves finalistes ont arpenté toutes les rues du pays pour se rendre dans leurs centres d’affectation et passer l’épreuve de la dissertation, souvent redoutée. Au total, 952 334 élèves ont pris part à cette épreuve, repartis dans près de 3 000 centres.

A l’issue de l’évaluation, les finalistes affectés au centre Kwetina dans la commune de Ngiri Ngiri à Kinshasa étaient majoritairement confiants du travail qu’ils ont accompli. « Ce n’était pas difficile », lance un élève.

Le ministre de l’EPST Tony Mwaba qui a lancé officiellement les épreuves hors-session à l’institut Lumumba à Kinshasa a encouragé les finalistes à travailler avec leur intelligence, sous-entendu sans tricherie.

« Les épreuves hors-session doivent être comprises comme une évaluation des connaissances et des compétences acquises par tous les apprenants depuis le cycle préscolaire jusqu’à la fin du cycle des humanités. A cet effet, les résultats qui en découleront doivent refléter réellement le niveau de chaque candidat », a-t-il dit.

Son conseil n’a décidément pas été suivi. Plusieurs cas de tricherie ont été répertoriés dans plusieurs salles d’évaluation. Au centre Kwetima, les élèves de certaines écoles possédaient déjà leur travail de dissertation sur tous les sujets sur des papiers ou dans les téléphones avant d’arriver au centre. Ils n’ont fait que recopier.

Selon une élève que nous avons approché, ils ont tous payé l’argent aux chefs de centre et surveillants pour pouvoir tricher et collaborer tranquillement. Une pratique qui ne date malheureusement pas d’hier.

Le programme prévoit, pour les hors-session, les épreuves de « jury pratique » et français oral pour compléter l’évaluation.

 

Eddy Kazadi