ECOCHAR n'est pas seulement une marque de charbon, c’est une solution précieuse pour préserver notre santé et notre planète
Jeunesse, leadership entrepreneurial, actrice de la protection de l’environnement et courage, Merveille Muleka incarne toutes ces variables. Jeune fondatrice et directrice générale de la micro entreprise ECOCHAR, qui produit et commercialise la braise écologique dans la ville de Matadi, elle porte les ambitions de préserver la santé des ménages et la planète. Pour ce faire, au-delà de commercialiser son produit apprécié pour ses qualités, elle se donne pour mission d’apprendre à la population comment préserver nos forêts, lesquelles font du Congo un pays solution.
Cocorico : qui est Merveille Muleka ?
Merveille Muleka : Je suis Merveille Muleka, entrepreneure dans la ville de Matadi au Kongo Central. Je dirige une micro entreprise de production et vente de charbon écologique.
Quels sont les objectifs poursuivis par ECOCHAR ?
L’entreprise ECOCHAR a pour objectif principal de lutter contre la déforestation qui n’épargne aucune région du monde.
Pourquoi ECOCHAR ?
J’ai choisi ECOCHAR parce que nous produisons du charbon écologique. ECOCHAR est une mixtion de deux mots et ça veut simplement dire charbon écologique.
Les autres achètent et revendent la braise traditionnelle. Pourquoi avez-vous pris le chemin contraire en produisant du charbon écologique ?
J'ai choisi le charbon écologique parce que le réchauffement climatique est actuellement à la Une. Selon les recherches, cela est causé notamment par le déboisement. Nous avons réfléchi sur la création de notre entreprise pour lutter contre cette déforestation à notre manière. Les bois coupés dans la forêt sont surtout destinés à fabriquer la braise. ECOCHAR est donc une contribution à cette lutte anti déforestation.
Parlez-nous brièvement de l'organisation structurelle de votre boîte.
Nous sommes au nombre de 5. Je suis la fondatrice et directrice générale. Il y a 3 personnes à la production en plus du financier. Cependant, nous travaillons avec d'autres entreprises comme la société COOL BUSINESS qui nous fournit les déchets, et nous travaillons également avec les marchés. L’entreprise offre son produit aux ménages depuis 2 ans.
Ça ne produit pas de fumée et ça ne noircit pas les marmites
Pouvez-vous nous décrire le processus de production de votre braise ECOCHAR ?
Pour le processus de fabrication, nous commençons par la collecte des déchets dans les marchés. Ensuite nous recyclons les déchets, nous les carbonisons et nous les mettons dans le compacteur pour donner la forme. La dernière étape consiste à l’exposition au soleil.
Quelles sont les embûches que vous rencontrez dans votre champ d'activité ?
Les difficultés que nous rencontrons avec ECOCHAR c’est principalement le faible taux de production. Nous ne sommes pas suffisamment équipés en matériels pour nous permettre de produire en plus grande quantité.
Quel écho avez-vous de votre produit auprès des consommateurs ?
Notre clientèle est très satisfaite. Ils disent que la marque ECOCHAR est très économique. Ça ne produit pas de fumée et ça ne noircit pas les marmites. Le produit est vraiment apprécié par nos clients.
Avez-vous des points de distribution en dehors de la ville ?
ECOCHAR n’est, pour l'instant, consommé que dans la ville de Matadi. Nous recevons des commandes venant d'ailleurs, sauf que notre capacité de production est faible et nous ne sommes pas en mesure de fournir le produit dans d'autres provinces.
Pensez-vous que la population est consciente des enjeux environnementaux que cause la déforestation ?
Seulement une partie de la population. La majorité de la population n’est pas au courant de cette réalité. Lorsque nous vendons notre charbon écologique, nous expliquons à notre clientèle ce qu'elle ignore sur le charbon de bois qui détruit la planète. Il contient une fumée toxique et nous expose aux catastrophes naturelles. C’est pour nous un devoir de leur parler des enjeux de la déforestation et du réchauffement climatique, tout en leur faisant comprendre l'impact positif du produit ECOCHAR sur l'environnement, la forêt et la planète.
Mettons-nous au travail et réalisons chacune nos projets et nos rêves
Quelles sont vos perspectives d'ici deux ans ?
D’ici 2 ans, nous envisageons d’augmenter notre production en cherchant des financements pour acheter les matériels. Nous visons une production de 300 kilos par jour. Actuellement, nous ne produisons que 100 kilos par jour, ce qui est vraiment insuffisant.
Avez-vous un mot à l'égard des femmes, étant dans le mois qui les célèbre à travers leurs droits ?
En ce mois de mars, je dirai aux femmes de croire en elle, de ressortir leurs talents et surtout les matérialiser. La femme est aussi un élément important qui a la capacité d'apporter mieux dans la société. Les femmes, nous sommes capables et nous sommes motivées. Mettons-nous au travail et réalisons chacune nos projets et nos rêves.
Merci beaucoup!
Interview réalisée par Anita Muadi