RDC : laissez Joseph Kabila tranquille, il n'est pas dans le game

Veuillez tous laisser Joseph Kabila tranquille. C'est ce que semble dire la famille politique de l'ancien Chef de l'Etat désormais sénateur à vie Joseph Kabila Kabange. En moins de 10 jours, le nom de l'autorité morale du Front Commun pour le Congo (FCC) a été cité deux fois comme ayant des acquaintances avec le mouvement rebelle allié des terroristes du M23, Alliance Fleuve Congo (AFC) de l'ancien président de la CENI Corneille Nangaa. 

Dans la famille politique du silencieux propriétaire de Kingakati, « il y'en a marre. » On voit l'ombre de Kabila partout à tort et à travers. Après le sulfureux épisode « c'est Kabila et le FCC qui nous bloquent », allons-nous désormais vivre le slogan « c'est Kabila et l'AFC qui nous bloquent ? » Vrai ou pas vrai, la chanson aura certainement plus de mal à prendre comparativement à la période du pauvre pépé Ilunkamba et du culotté auteur de « ye meyi ».

Après l'accusation du conseiller stratégique et politique du rebelle Nangaa, Eric Nkuba Chibantu sur Shina Rambo comme étant l'un des contacts politiques de l'AFC avec un rôle important, le Front Commun pour le Congo vocifere. 

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« Nous avons fait une mise en garde sévère [...] L'honneur n'a pas de prix, la dignité n'a pas de prix. Ancien président de la république est un statut reconnu aux anciens présidents de la république élus. Nous demandons que ce statut-là soit respecté. Pourquoi on ne prend pas les exemples d'autres démocraties ? Pourquoi il faut toujours être mauvais élève lorsqu'on prétend qu'on vient d'uneoppositionde32ans ?», réagissait Ferdinand Kambere, secrétaire permanent adjoint du PPRD, démentant tout rapprochement quel que soit sa forme entre ce mouvement rebelle et l'ancien président de la république, précisant qu'il ne faut pas se cacher dernière le nom de Kabila pour tout expliquer.

Il y a à peine quelques jours, le nom de Kabila surfait déjà sur l'actualité dans le pays, mentionné par le secrétaire général du parti au pouvoir au cours d'une causerie morale avec ses militants. Augustin Kabuya prétendait que Kabila était sorti du pays en catimini et n'y reviendra pas parce qu'il serait derrière le mouvement terroriste M23, contredisant le narratif de Kinshasa sur le fait que Paul Kagame et son armée sont les auteurs de l'insécurité et des crimes commis à l'Est de la République Démocratique du Congo. 

L'opinion est divisée face à cette situation. Pour certains, le régime Tshisekedi cherche inlassablement à lier toutes ses échecs au nom de Joseph Kabila. Pour d'autres, il n'y a pas de fumée sans feu. Le silence légendaire de l'ancien chef de l'Etat n'est pas exempt de tout soupçon. Après 18 ans au pouvoir, il est bien capable de jouer au marionnettiste pour chercher à revenir à la tête du pays. 

Le temps est souvent le meilleur allié de la vérité. La RDC étant un pays de démocratie et de droits, les responsabilités de chacun devront être déterminées. En attendant, le camp du raïs compte saisir les instances judiciaires contre cet « acharnement. »

Eddy Kazadi