16è conférence de l'APF: Vital Kamerhe dénonce la passivité des pays voisins de la RDC face à l'agression Rwandaise

A la 16 ème conférence de l'Assemblée parlementaire de la Francophonie (APK en sigle), le président de la chambre basse du parlement de la RDC Vital Kamrhe n'est pas allé par le dos de la cuillère pour dénoncer avec force l'inaction des pays voisins de la RDC face à l'agression Rwandaise dans la partie est de son pays. Du haut de la tribune, Vital Kamerhe a tiré la sonnette d'alarme fustigeant avec la toute dernière énergie l'hypocrisie d'une Afrique qui selon lui détourne le regard pendant que la population de l'est de la RDC continue à périr comme des mouches.
"Aucun de nos neuf voisins n’a condamné le Rwanda.”
Cette phrase résonne comme une gifle diplomatique. Alors que des milliers de Congolais vivent sous les bombes, fuyant les exactions dans le Nord et le Sud-Kivu, pas une seule voix officielle des pays frontaliers ne s’est levée pour dénoncer l’agresseur.
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Kamerhe a qualifié cette attitude d’“hypocrisie”, pointant du doigt l’inaction d’un continent qui peine encore à se solidariser autour de la souffrance des siens. Ironie du sort : ce sont des nations d’Afrique australe, voire d’autres continents, qui semblent prêter une oreille plus attentive au calvaire congolais.
En réponse aux accusations de la délégation rwandaise, Kamerhe a tenu à clarifier : “Nous voulons la paix. Vous êtes entrés chez nous, mais nous, nous n’avons jamais franchi la frontière pour vous attaquer. Jamais nous n’avons soutenu les FDLR pour semer le chaos chez vous.”
L'obstacle c'est kigali
Pour le président de l’Assemblée nationale, le Rwanda n’est pas seulement un agresseur : c’est aussi un obstacle à la paix. Il accuse Kigali de bloquer volontairement les négociations, malgré la bonne foi du président Félix Tshisekedi, qui a accepté de participer à des pourparlers à Luanda.
“Les rebelles n’y sont même pas venus. Ils se croient forts, simplement parce qu’ils contrôlent Goma et Bukavu,” a-t-il dénoncé.
Méfiance vis-à-vis de Kampala
Kamerhe a terminé son intervention en exprimant des doutes sur le rôle de l’Ouganda dans cette crise. Un partenaire ambigu, selon lui, dont la position mérite d’être clarifiée.
Son appel est clair : l’Afrique ne peut plus se permettre de regarder ailleurs. Il est temps de briser le silence, de rejeter les doubles discours et de faire bloc pour restaurer la paix et la dignité du peuple congolais.
Chadrack Katshunga