Transport : 10 ans après son lancement, Transco est incapable d’acheter les pièces de rechange
Il y a 10 ans lors de son lancement, la société étatique Transport au Congo (Transco) avait suscité beaucoup d’espoir dans la résolution des difficultés de déplacement de la population. Mais après une décennie d’exploitation, l’entreprise, qui est basée à Kinshasa avec quelques bus en provinces, n’est pas en mesure d’acheter des pièces de rechange. Quand elle y arrive, c’est de la pacotille qu’elle achète.
Invité de l’émission parlons-en ce mardi 05 mars, le directeur d’exploitation de Transco, Johnny Boyela, rapporte qu’en raison du prix forfaitaire de 5OO francs congolais imposé par le gouvernement, Transco n’est pas en mesure d’acheter les pièces de rechange pour ses bus. Plus de 70 bus sont actuellement immobilisés pour cette raison.
« Nous n’avons que 280 bus qui sont opérationnels à Kinshasa et près de 70 en provinces. Dans la capitale nous avons, selon le dernier décompte, 81 bus immobilisés à cause des pièces de rechange, pour de petites pannes mais aussi les bus accidentés », a dit le directeur d’exploitation de Transco.
Pour les pneus, Transco est contraint de recourir aux marques de pacotille avec une durée de vie très réduite pour faire rouler ses bus, le budget de l’entreprise ne permettant pas l’achat de pneus de bonne qualité plus couteux.
« Depuis la fin du contrat avec l’ancien fournisseur, nous prenons nous-mêmes en charge l’achat des pièces de rechange. Et ça pèse fortement sur notre budget. Pour les pneus, nous ne sommes pas en mesure d’acheter un pneu de bonne qualité à 1OOO dollars. Nous achetons des pneus de 35O dollars dont la durée de vie est de deux ou trois mois », a-t-il avoué.
Pour une meilleure exploitation dans la ville de Kinshasa, Transco a besoin de 1500 bus. Cependant, avec 800 bus, l’entreprise pourra mieux servir la ville. Sur les 250 bus commandés à la société d’assemblage installée en RDC, seuls 25 bus ont été livrés jusque-là.
Signalons que depuis 3 ans, le gouvernement congolais n’a pas payé à l’entreprise la subvention d’équilibre pour combler le manque à gagner, en dehors de la subvention du carburant mieux prise en charge.
Eddy Kazadi